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Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/120

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72 PHÈDRE, FABLES.

Lorsqu’une funeste révolution bouleverse un État, le haut rang des chefs les expose au péril, tandis que le menu peuple trouve sans peine son salut.

FABLE VII

LE POËTE

Censeur malin, toi qui critiques mes écrits, toi qui dédaignes un genre qui te parait frivole, je te demande un peu de patience ; et, pour éclaircir ton front sévère, Ésope vient de chausser le cothurne.

Plût aux dieux que jamais la hache thessalienne n’eût abattu les pins de la cime du Pélion ! Et que jamais Argus, qui courait avec audace à un trépas certain, n’eût construit, par les conseils de Minerve, ce vaisseau qui, pour la ruine des Grecs et des Barbares, sillonna le premier les flots inhospitaliers du Pont-Euxin ! Car la famille du superbe AEétés est plongée dans le deuil, et le royaume de Pélias a succombé aux crimes de Médée. Cette femme artifi-

Quumcunque populum tristis cvenlus promit, Periclitatur magniludo principum, Minuta plèbes faciii prxsidio latet.

FABULA VU

POETA

Tu qui, nasute, scripta dcstringis mea, Et hoc jocorum légère faslidis genus, Parva libcllum sustine patie^lia, Sevcritatem frontis dum placo tuae, Et in cothurnis prodit ^sopus novis.

Utinam nec unquam Pelii ncmoris jugo Pinus bipenni concidisset Thessala ! Mec ad profcssœ morlis audacc-m viam Fabricasset Argus opère Palladio ratem, Inhospitalis prima quae Ponli sinus Patefecit, in perniciem Graium et Barbarumî jiamque et supcrbi luget Mclji donius, Et rogna Peli» scelerc Mcdcx jaccnt :