Comme l’histoire politique, l’histoire littéraire a ses
énigmes. Le Pétrone, arbitre, à la cour de Néron, du bon
goût et des élégantes délicatesses, et qui, plus tard,
compromis dans la conjuration de Pison, y périt, est-il
le même que l’auteur du Satyricon ? et, en admettant l’identité, le Satyricon que nous possédons est-il bien cet écrit
dans lequel, sur le point de mourir, Pétrone détailla les
monstruosités du prince, sous des noms de débauchés et
de femmes perdues, et qu’il envoya à Néron, scellé de son
anneau ; ou bien le Satyricon est-il d’un temps plus reculé
et d’un autre auteur; composé sous le règne d’Adrien,
nous retracerait-il, non les lubricités impériales, mais les
mœurs dissolues de Naples ? Le Dialogue des Orateurs est-il
de Tacite, de Quintilien, de Pline le Jeune, d’Aper, ou de
tout autre auteur inconnu ? Quand vécut et écrivit Quinte-