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PRÉFACE D’AVIANUS

AVIANUS A THÉODOSE

Je me demandais, mon cher Théodose, à quel litre je pourrais donner à mon nom la gloire des lettres, quand l’idée me vint d’écrire des fables ; genre auquel convient une fiction agréablement conçue, et qui n’impose pas les exigences de la réalité. D’ailleurs, qui viendrait vous parler éloquence ou poésie ? à vous, qui, dans les deux genres, l’emportez à la fois sur les Grecs et sur les Romains par la connaissance approfondie de leurs langues et de leurs ouvrages ! Vous reconnaîtrez facilement qui j’ai pris pour guide : Ésope, qui, sur l’avis de l’oracle de Delphes, imagina des récits dont l’agrément faisait mieux goûter la moralité. Parmi ceux qui l’ont imité, je citerai Socrate, qui a fait entrer ses fables dans ses divins ouvrages, et Horace, qui en a orné ses poésies, parce que, sous l’apparence de badinages légers, elles renferment de sages en-