LIVRE I. 25
Un jour l’Aigle déroba les petits du Renard, et les déposa dans son aire, pour servir de nourriture à ses aiglons. La pauvre mère suivit l’oiseau en le conjurant de lui épargner une douleur aussi cruelle. Mais l’Aigle méprisa ses prières, se croyant bien en sûreté où il était. Le Renard alors saisit sur un autel un tison ardent, environna de flammes l’arbre de l’Aigle, s’exposant à sacrifier sa progéniture avec son ennemi. L’Aigle, voulant sauver les siens du péril qui les menaçait, vint en suppliant rendre au Renard ses petits sains et saufs.
La plupart des sots, lorsqu’ils cherchent à plaisanter, blessent par des propos outrageants, et s’attirent de fâcheuses affaires.
L’Âne rencontra le Sanglier : « Bonjour, frère, » lui dit-il. Celui-ci aussitôt, rejetant avec indignation cette civilité, lui demanda pourquoi ce mensonge. L’Âne releva le pied, et lui dit :