Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/77

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LIVRE II. 29

FABLE PREMIERE
LE JEUNE TAUREAU, LE LION ET LE BRACONNIER

Un Lion tenait sous ses griffes un jeune Taureau terrassé. Un Braconnier survint, qui réclame une part. Le lion lui dit : « Je te la donnerais, si tu n’avais l’habitude de prendre ; » et il repoussa ainsi le coquin. Le hasard conduisit au même endroit un paisible voyageur, qui, à la vue du fier animal, recula et voulut fuir. Le Lion lui dit avec douceur : « Ne crains rien, et prends hardiment la part due à ta modération. » Il partage alors la proie, et, pour laisser approcher le voyageur, se retire dans la forêt.

Admirable exemple et digne d’éloges ! Et cependant l'avidité s’enrichit, et la modération reste pauvre.

FABLE II
L'HOMME TOUT A COUP DEVENU CHAUVE

Aimant, aimés, les hommes sont toujours la dupe des femmes : il en est maint exemple.

FABULA PRIMA

JUVENCUS, LEO ET PRAEDATOR

Saper Juvencum stabat dejeclurn Leo. Praedator intervenit, partem postulans : Darem, inquit, nisi soleres pcr te sumere : Et improbum rejecit. Forte innoiu.s Viator est deductus in eumdem locum, Feroque viso retulit rétro pedem. Cui placidus ille : Non est quod timeas, ait, Et, quae debetur pars tuas modesti», Audacter toile. Tune, diviso tergore, Silvas petivit, homini ut accessum darct.

Exemplum egregium prorsus et laudabile ; Venim est aviditas dives, et pauper pudor.

FABULA 11

REPENTE CALVDS

A feminis utcunque spoliari viros, Ament, amenlur, nempe exemplis discimu

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