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Page:Phedre - Fables Hachette 1909.djvu/25

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22 FABLES DE PHÈDRE.
Leonis affliguntur horrendo impetu.
Qui postquam cæde fessus est, asinum evocat

Jubetque vocem premere. Tunc ille insolens :
« Qualis videtur opera tibi vocis meæ ? »
« Insignis » inquit « sic ut, nisi nossem tuum

Animum genusque, simili fugissem metu. »
13.— LE CERF SE VOYANT DANS l’EAU.
Laudatis utiliora quæ contempseris

Sæpe inveniri testis hæe narratio est.
Ad fontem cervus cum bibisset restitit

Et in liquore vidit effigiem suam.
Ibi dum ramosa mirans laudat cornua
Crurumque nimiam tenuitatem vituperat,
Venantum subito vocibus conterritus

Per campum fugere coepit et cursu levi

Canes elusit. Silva tum excepit ferum ;
In qua retentis impeditus cornibus
Lacerari coepit morsibus sævis canum.

terrasse. Enfin, las du carnage, il rappelle l’âne et lui ordonne de
se taire. Sur ce 1 ane avec arrogance : « Que penses-tu de l’effet
produit par ma voix ? — Qu’il est extraordinaire, dit le lion, au
fjoint que si je n’eusse connu ton naturel et ton espèce, j’eusse
pris la fuite entraîné par la même frayeur ».

13 — LE CERF SE VOYANT DANS L’EAU.

On trouve souvent ce qu’on a vanté moins utile que ce qu’on
a méprisé, témoin cette histoire.Un cerf, après avoir bu à une source, s’y arrêta, et dans la sur¬
face liquide vit son image ; là, tandis qu’en admiration il vante
la ramure de son bois et critique la trop grande finesse de ses
jambes, effrayé soudain par les cris des chasseurs, il se met à
fuir à travers champs, el sa course légère met les chiens en défaut.
Un fourré le reçoit ensuite au sortir de la plaine ; mais là, arrêté
par son bois qui s’embarrasse dans les branches, il est déchiré par
la morsure cruelle des chiens. On dit qu’en expirant il prononça