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Page:Phedre - Fables Hachette 1909.djvu/29

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26FABLES DE PHÈDRE.

FABLES TRANSPOSÉES
appartenant au Livre second.


15.— LE CHARLATAN.
Malus cum sutor inopia deperditus

Medicinam ignoto facere coepisset loco

Et venditaret falso antidotum nomine,
Verbosis aequisivit sibi famam strophis.
Hic cum jaceret morbo confectus gravit
.................................. Rex urbis ejus experiendi gratia
Scyphum poposcit ; l’usa dein simulans aqua
Miscere antidoto in illius se toxicum,Ebibere jussit ipsum posito praemio.Timore mortis ille tum confessus estt1CNon artis ulla medicæ se prudentia,Verum stupore vulgi factum nobilem.Rex advocata contionetthæc addidit.15.t— LE CHARLATAN.Un mauvais cordonnier, perdu de misère, s’était mis à exercer
la médecine dans un pays où il était inconnu ; il débitait un pré¬
tendu antidote, et grâce à son habile verbiage, il acquit de la
renommée. Un jour que gisait sur sa couche, épuisé par une
grave maladie,... le roi du pays voulut éprouver son savoir : il
demanda une coupe, y versa de l’eau, feignant de mêler un poison
au remède du médecin, et ordonna à celui-ci de vider la coupe a
son tour, avec l’offre d’une récompense. La crainte de la mort fit
alors avouer a notre homme que ce n’était pas à une science
médicale quelconque, mais à la stupidité de la foule, qu’il devait
sa réputation. Le roi, ajant convoqué l’assemblée du peuple,...