Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/102

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S. — Oui.

C. — Mais il est dit à tous les pasteurs : « Paissez le troupeau de Dieu[1] ; » par conséquent, à tous les pasteurs est donnée l’autorité de paître les pasteurs et le peuple. Voilà ce qui sort de l’interprétation que vous avez proposée !

S. — Que signifient donc, dans les paroles de Jésus-Christ, les agneaux et les brebis ?

C. — Écoutez l’explication qu’en donne Théophilacte de Bulgarie : « On peut distinguer entre les agneaux et les brebis, ainsi qu’entre les mots : βόσϰειν et ποιμαίνειν, c’est-à-dire nourrir et conduire le troupeau. Le nom des agneaux peut convenir aux plus simples, et celui des brebis aux plus parfaits. Celui qui aime le Christ appliquera ses soins aux agneaux aussi bien qu’aux brebis, en nourrissant les agneaux, c’est-à-dire en exerçant sur eux une surveillance douce, et en conduisant les brebis, ce qui désigné quelque chose de plus haut et de plus parfait. »

S. — Pourquoi donc est-ce justement à l’apôtre Pierre que Jésus-Christ donne le commandement de paître les agneaux et les brebis ?

C. — Par les paroles de Cyrille que j’ai citées, vous avez pu déjà voir que cela était nécessaire pour rétablir Pierre dans la dignité de l’apostolat qu’il avait perdue par le reniement de Jésus-Christ.

S. — Vous ne pouvez pourtant pas contester que dans un grand nombre de passages de la sainte Écriture l’apôtre Pierre ne paraisse comme le premier parmi les apôtres.

  1. I Pierre, v, 2.