Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/28

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que l’Église gréco-russe comprenait l’obligation qui a été prise par moi au baptême ; autrement elle n’aurait pas consenti à me l’administrer.

C. — Ainsi, en un mot, vous avez prêté serment de fidélité à l’Église gréco-russe.

S. — Je ne comprenais pas ce serment lorsque je le prêtais.

C. — Croyez-vous donc que par là il n’ait pas de force obligatoire pour vous ?

S. — Au moins je ne suis pas obligé de l’observer avec autant d’exactitude que vous le demandez.

C. — Qu’est-ce que ne pas observer un serment avec exactitude ? Est-ce en accomplir quelque chose et négliger le reste ? Est-ce, par conséquent, l’observer dans certains cas et le violer dans d’autres ? Mais le serment, par sa force obligatoire, est un acte religieux, une œuvre de Dieu ; et faire de telles œuvres avec légèreté ou avec fraude est une chose redoutable. « Maudit est celui qui fait l’œuvre de Dieu avec fraude ou déguisement[1]. »

S. — L’esprit dans lequel le serment a été prêté ne dépendait point de moi, mais de mon parrain.

C. — Et cependant vous croyez que vous avez reçu tous les droits que le baptême confère.

S. — Que s’ensuit-il ?

C. — C’est que le serment que vous avez prêté vous oblige d’accomplir tout ce que l’Église gréco-russe commande ; car c’est à cette condition que vous ont été conférés tous les droits attachés au baptême.

S. — Mais si mon parrain avait prêté serment en mon nom de professer un dogme faux ?

  1. Jérém., xlviii, 10.