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Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/71

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salonique, Nilus, évêque métropolitain de Rhodes, Matthias Blastares, Macaire d’Ancyre et par d’autres.

Mais le pape Nicolas ne voulut pas reconnaître la décision de ce concile à l’égard du patriarche Photius, c’est pourquoi les auteurs romains allèguent jusqu’aujourd’hui, les uns les vexations qu’on aurait fait subir aux légats du pape, les autres l’éloquence de Photius[1]. Ignace, déposé par une décision d’un concile à Constantinople, fut réintégré sur son siége arbitrairement, à Rome ; Photius, qui prouva son innocence en personne devant le concile de Constantinople, fut condamné en son absence au concile de Rome, l’an 863. Les légats mêmes du pape encoururent sa colère parce qu’ils signèrent la décision de la cause, telle qu’elle était sortie de l’enquête faite par le concile, et ne voulurent pas mettre ce concile et le patriarche de Constantinople aux pieds d’un patriarche d’une autre Église.

L’empereur censura, dans une lettre, l’arrogance du pape et commença à découvrir la nudité de l’Église romaine. Mais le pape devint encore plus insolent, et, dans une lettre remplie d’injures contre l’empereur, ordonna d’envoyer Ignace et Photius à Rome[2].

En 866, le pape Nicolas envoya ses évêques en Bulgarie, récemment convertie à la foi chrétienne, dans le but de la détacher du siége patriarchal de Constantinople et de la soumettre à Rome. Ce pays appartenait au patriarchat de Constantinople, 1° non-seulement parce qu’il était au nombre des provinces de l’empire d’Orient, mais qu’il faisait effectivement partie du patriarchal de

  1. Dictionnaire raisonné, v° Photius ; Éléments de l’histoire ecclésiastique, par l’auteur du Nouveau Dictionnaire des hommes illustres, 1782, p. 172.
  2. Ép. 8.