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Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/72

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Constantinople même d’après la loi de Théodose et par sa position géographique : 2° parce que, peu de temps auparavant, le roi de Bulgarie avait été baptisé à Constantinople ; 3° parce que ce pays, habité alors par les Bulgares, avait déjà, avant leur établissement, des prêtres grecs. Dans cet ancien domaine de l’Église orientale, les prédicateurs occidentaux avaient importé avec eux et une nouvelle autorité et une nouvelle doctrine, comme celle de la procession du Saint-Esprit du Père et du Fils, de l’inefficacité du sacrement du saint-chrême administré par un prêtre, du célibat des prêtres, etc.

Qu’avait à faire Photius dans ces circonstances ? De deux choses l’une : ou d’asservir, — contrairement au huitième concile œcuménique, — avec lui-même l’Église de Constantinople ou, pour mieux dire, toute l’Église d’Orient, jusqu’ici indépendante, à l’ambition sans bornes du pape, et par cela même de la soumettre à l’influence inévitable des opinions et des usages de l’Église de Rome, qui chaque jour déviait davantage des anciens canons ; — ou bien d’opposer la fermeté à l’arrogance et, dans l’impossibilité de conserver la paix plus longtemps, de dévoiler toutes les innovations et les prétentions injustes que la patience avait voilées jusqu’alors, mais qui dans ce temps se manifestaient de la manière la plus scandaleuse, tant chez le pape lui-même que chez les évêques envoyés par lui en Bulgarie. La première de ces alternatives aurait été, peut-être, choisie par un mercenaire ; mais un bon pasteur devait se décider pour la dernière. Aussi Photius n’hésita-il pas de le faire : il protesta par une lettre encyclique, par un concile et par un livre signé de mille évêques orientaux.