Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/78

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également pour les Occidentaux qu’il a eus en vue en écrivant cet ouvrage ?

S. — Mais personne ne saurait le nier.

C. — Remarquez donc ici, en passant, combien est vrai, d’après l’aveu involontaire du catéchiste français lui-même, ce que j’ai déjà dit, savoir que le concile de Trente et ceux qui lui sont semblables n’ont pas le caractère de conciles œcuméniques.

S. — Mais les conciles de Lyon et de Florence ?

C. — En examinant bien quelques-unes des circonstances de ces conciles, vous trouverez qu’ils n’ont pas non plus le caractère œcuménique.

Au concile de Lyon assistaient, de la part de l’Église d’Occident : le pape Grégoire X, le roi d’Aragon, les grands maîtres de l’ordre des Templiers et de celui de l’Hôpital, les ambassadeurs de France, d’Angleterre, d’Allemagne, de Sicile et d’autres États, quatre à cinq cents évêques, un millier de membres du clergé inférieur ; tandis que, au contraire, du côté de l’Église d’Orient il n’y avait que l’ex-patriarche Germain, Théophane de Nicée, et le grand logothète George Acropolite, avec quelques humbles et muets clercs inférieurs. Est-ce là de l’égalité ? est-ce de la liberté ?

S. — Mais pourquoi donc les Orientaux s’y trouvaient-ils en si petit nombre ?

C. — Parce que l’empereur Michel Paléologue n’avait point en vue l’examen de la vérité par un concile et une réconciliation des Églises basée sur la justice ; mais il cherchait seulement dans le pape, premièrement une défense contre la haine de ses sujets qu’il avait irrités en privant de la vue l’héritier légitime du trône impérial et en destituant le patriarche Arsène qui