S’il le faut aussi, j’opposerai de nouveau à l’auteur occidental un autre Occidental, qui écrit[1] :
« Jusque-là (c’est-à-dire jusqu’à l’élévation de Constantinople) trois Églises célèbres étaient considérées comme supérieures à toutes les autres et dominaient les trois parties du monde connu alors. Ces trois Églises étaient : celle de Rome en Occident, celle d’Alexandrie au Midi et celle d’Antioche en Orient. Cependant toute l’Europe ne reconnaissait point l’évêque de Rome pour son patriarche ; toute l’Afrique n’était pas subordonnée à celui d’Alexandrie, et toute l’Asie ne l’était pas à celui d’Antioche. L’évêque de Rome, en qualité de patriarche, n’étendait son autorité que sur tes provinces voisines. »
S. — Voyons ce qui suit dans notre catéchisme :
« Il était donc vrai de dire alors que le pape était le chef visible de l’Église. »
C. — Voyez quelle conclusion il déduit ici :
L’Église de Constantinople a eu le second rang ; par conséquent, le pape était chef de l’Église.
S. — Vous avez déjà analysé plus haut presque la même conclusion. Voyons ce qui est dit plus loin.
« Rome était le centre d’unité, comme parle saint Irénée, évêque de Lyon, Grec de naissance, qui vivait au deuxième siècle. »
C. — Avant d’examiner l’opinion même d’Irénée, permettez-moi de demander pourquoi l’auteur français, en parlant de lui, a remarqué cette circonstance qu’il était Grec de naissance ?
S. — Sans doute parce que le témoignage d’un Grec contre les Grecs doit être plus fort et plus concluant.
- ↑ Dictionnaire raisonné, au mot Constantinople.