Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/88

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faut un autre centre d’unité de l’Église, pourquoi l’apôtre n’a-t-il pas ajouté ici : un seul prince des apôtres, Pierre, et un seul évêque, celui de Rome, chef de tous les évêques ?

S. — Voyons ce qui reste encore dans l’argumentation du catéchiste français.

C. — Restent les conclusions qu’il tire de ses thèses précédentes et qu’il croit incontestables, mais dont vous avez vu, j’espère, la fausseté par notre entretien.

Le catéchiste français dit :

« Si l’Église qui reconnaissait le pape pour chef visible a été la vraie Église sans contestation pendant les huit premiers siècles, elle le sera toujours ; car il ne peut jamais arriver dans l’Église de changement sur ce point. »

La première partie de ce raisonnement, savoir : l’Église qui reconnaissait le pape pour chef visible a été la vraie Église pendant les huit premiers siècles, — moi j’ose l’appeler fausse ; car les canons des conciles et les témoignages des auteurs que j’ai cités montrent jusqu’à l’évidence que l’Église œcuménique des huit premiers siècles du christianisme ne reconnaissait point le pape pour son chef visible. Or, avec un faux principe tombent aussi d’elles-mêmes toutes les conséquences qu’on en veut déduire. Je crois donc avoir une forte raison de tourner l’argumentation de l’auteur français de mon côté, de la manière suivante :

Si l’Église qui ne reconnaissait pas le pape pour chef visible a été la vraie Église sans contestation pendant les huit premiers siècles, elle le sera toujours, car il ne peut jamais arriver dans l’Église de changement sur ce point.