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Page:Philippe - Les poetes de la Savoie.djvu/144

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avaient fait naître dans son esprit : tout, chez elle, annonçait une intelligence précoce et exceptionnelle.

Une circonstance heureuse vint aider au développement des facultés précieuses de Jenny Bernard ; à l’âge de onze ou douze ans, elle se trouva admise au sein d’une famille où elle ne put recevoir que de salutaires leçons sous le rapport de l’instruction comme sous le rapport de l’éducation. Au contact qu’elle eut avec des enfants dont tous les amusements revêtaient un caractère sérieux et élevé, elle gagna de voir ses penchants se fortifier davantage et son esprit prendre librement son essor vers sa voie naturelle. Cédant déjà alors au souffle naissant de l’inspiration, elle donnait le sujet des charades, des proverbes, distribuait les rôles, indiquait les scènes, et, prenant une grande part dans la pièce qui s’animait toujours par sa présence, elle chantait des couplets dont quelquefois elle avait composé la musique. « Parmi les manuscrits laissés par Jenny Bernard, dit l’auteur des notes auxquelles nous empruntons ces renseignements[1], on a retrouvé plusieurs feuilles

  1. Ces notes nous ont été communiquées, en même temps que les œuvres inédites de Jenny Bernard, par M. de Juge, fils de l’auteur du Fabuliste des Alpes, qui les a écrites lui-même quelque temps avant sa mort. Jenny Bernard appartenait h la famille de M. de Juge.