Page:Philippe - Les poetes de la Savoie.djvu/149

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La sœur de Saint-Joseph, si chère à l’indigence,
Guide les malheureux confiés à ses soins :
Sa douce charité prévoit tous leurs besoins,
Les aide, les soutient avec zèle et constance ;
Et près de ces groupes joyeux.
Comme un songe mystérieux,
Elle passe en silence !…

(Le Luth des Alpes.)


II

LES TEMPS PASSÉS

Dans cette vallée de la Fin, lieu proche d’Aix, fut

donnée la plus sanglante bataille entre les Allobroges

et les Romains, qui se soit oncques données.
(Cabias, an 1624)

Mais loin du sol où l’onde a creusé son bassin.
Dans ces champs surnommés les plaines de la Fin,
Où le bruyant Siéros[1] poursuit sa course oblique,
Jadis, si l’on en croit une légende antique,
Le vaillant Allobroge et l’orgueilleux Romain,
Couverts de la cuirasse et du casque d’airain.
Dans un affreux combat signalèrent leur rage :
Nul ne vit de nos jours plus horrible carnage !
Succombant tour à tour sous le fer destructeur.
Les chefs et les soldats, bouillonnant de fureur,
Jonchèrent de leurs corps cette arène sanglante ;
Et la mort, cette reine aux fatales couleurs,
Confondant en son sein et vaincus et vainqueurs,
Seule au milieu du camp demeura triomphante !


  1. Rivière.