Page:Philippe - Les poetes de la Savoie.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les siècles sont passés ! — Le nom seul de ces lieux
Nous dit de ces guerriers le trépas glorieux ;
Nul faste, nul trophée, ami de la victoire.
N’apprend à l’étranger leur héroïque histoire.
Seul, le bon laboureur, en creusant les sillons,
Découvre quelquefois, dans ce vieux champ de guerre,
Les débris mutilés de ces fiers bataillons ;
Un fer de lance, un massif éperon.
L’obole destinée au ténébreux Caron ;
Rares trésors que l’heureux antiquaire
Dépose avec respect sur ses rayons poudreux.
Pour les transmettre un jour à ses derniers neveux.


III

LE LAC

oh ! moi, je l’entends bien ce monde qui t’admire !
(Joseph Delorme.)

 
Je disais… mais semblable aux songes fantastiques
Qui dans l’ombre des nuits retracent le passé.
Ce souvenir des temps antiques
Par de plus doux tableaux fut bientôt effacé.
Déjà du lac charmant j’entrevoyais la plage ;
Déjà Tonde brillait, et mon œil enchanté
Put bientôt contempler, dans des flots sans orage.
D’un lac étincelant la ravissante image.
Tout était calme et doux ; à peine un léger bruit
Trahissait le zéphyr jouant dans le feuillage :