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Page:Philippe - Les poetes de la Savoie.djvu/151

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Au chant de la cigale et de l’oiseau de nuit
Le lac semblait dormir… Son immense surface
De l’esquif des pêcheurs avait perdu la trace ;
Seul, un vieux batelier, étendu sur le port.
D’un geste m’engageait à passer sur son bord ;
Avec enchantement je me laissai conduire.

C’était là que jadis l’illustre amant d’Elvire
Était venu chanter a ces agrestes coteaux,
Ces noirs sapins, ces rocs qui pendent sur les eaux.[1] »
Poète harmonieux ! sensible Lamartine !
Quel charme ont les accords de ta lyre divine,
Quand, voguant sur les flots de ce lac enchanté.
Tu célébrais la nuit, l’amour et la beauté !

Gloire à ton nom ! et gloire à ton génie !
Le chêne et le laurier croissent dans ma patrie !
Puissent ces lieux, témoins de tes premiers beaux jours,
T’inspirer quelques vers sur le même rivage !

— Et le double aviron m’éloignant de la plage,
Je chantais, de sa muse invoquant le secours ;
Zéphyrs du soir, emportez ma nacelle,
L’air est si pur et la nuit est si belle !

(Le Luth des Alpes.)

  1. Le Lac, Médit. poét. Lamartine.