Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/196

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— N’est-ce pas, mon pauvre loup ne serait pas content.

Il y eut enfin un soir où elle devait partir le lendemain. Elle avait dit à Jean :

— Nous passerons la dernière soirée chez vous parce que je veux tout vous voir.

C’était une petite chambre donnant sur la Seine. Il la lui présenta en entrant :

— Ici, il y a une table, ici il y a deux chaises, ici il y a une armoire à glace. Voici le lit. Qui sait ? Il n’en faut peut-être pas davantage.

Ils y vécurent pendant un soir. Chaque heure passait et se baissait en passant pour ramasser sur sa route tout ce qu’un mois d’heures avait laissé tomber. Quelqu’une parfois s’arrêtait soudain, oscillait un temps et repartait enfin, laissant derrière elle quelque mot qui voulait rester.

— Je vous ai connue, disait Jean.

— Je vous ai connu, disait Marie.

Puis l’heure passait. Il naissait des silences après lesquels chacun d’eux s’apercevait que l’heure avait passé.

— Ne vous en allez pas encore, disait Jean.