Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/272

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trouves-tu ? J’ai les hanches minces et pourtant j’ai eu un enfant. Il n’y a que la figure. Mets ton doigt là, frotte un peu. Vois-tu, on sent la peau. Remonte ton doigt. Je mets de la poudre de riz, seulement il faut savoir la mettre. Je t’apprendrai. On me donne trente ans. Es-tu fière de ta mère ? Tu sais, je ne suis pas seule, je vis avec un négociant. Le jour, il est à ses affaires, le soir nous sortons ; nous allons au théâtre. Nous sommes allés à Paris pour l’exposition. Il y a sept ans que nous sommes ensemble. Me trouves-tu bien installée ? Il y a une bonne, tu sais. Ah ! je ne dis pas que je n’aie pas connu des mauvais moments. Mais avec celui-là, ça a l’air de vouloir marcher. Je ne lui ai jamais parlé de toi. Les hommes n’aiment pas qu’on ait une fille. Mais toi, tu ne dis rien. Je suis étonnée. Tu serais morte qu’ils ne m’auraient même pas prévenue. Enfin, je m’en tenais à cela : S’ils n’ont pas besoin de mon consentement pour qu’on l’enterre, ils auront toujours besoin de mon consentement pour qu’elle se marie. Mais, voyons, ma petite fille, parle. Tu avais un but quand tu es venue. Dis-moi, qu’est-ce qu’il y a ? Ton grand-père