Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/278

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— Vas-y tout de même.

— Maman, il y en a un qui s’appelle Jean Bousset et il est ingénieur.

— J’ai connu des Bousset : c’étaient de gros fabricants de soie, si c’est un de ceux-là, bigre !

— Je ne sais pas : ils sont peut-être parents. Mais ce n’est pas avec lui que je suis partie de chez mon grand-père, c’est avec son ami, avec Raphaël, quoi ! C’est là que j’ai dit que j’allais comme demoiselle de compagnie.

— Espèce de petit bout de femme ! Je t’ai connue pas plus haute que ma botte et maintenant ça vous a des idées… Tu n’es pas bête, sais-tu, tu feras ton chemin.

— Enfin, maman, je l’ai connu. C’était l’ami de Raphaël. Il avait des petites manières. Il venait souvent nous voir et il causait avec moi. Le premier jour, j’ai tout de suite compris ce qu’il disait. Je comprenais bien mieux que Raphaël. Alors, on en est reconnaissante. Il me regardait, on était comme le frère et la sœur. On se serait promené tous deux sans que personne y trouve à redire. Et puis Raphaël est parti en vacances, je suis restée seule à