d’autre part, s’oppose un groupe de voyelles moyennes ou basses, qui, ne constituant pas entre elles des oppositions caractéristiques, tolèrent des variations individuelles considérables : c’est ainsi que o꞉ comme e꞉ peut varier depuis la position moyenne large (rigoureusement o) jusqu’à une position très voisine de la position basse ɔ. Ici, comme pour e꞉, les sujets les plus âgés présentent la prononciation la plus basse et la plus ouverte.
À cette cause d’anarchie, commune aux voyelles d’avant et aux voyelles d’arrière, vient s’ajouter la double tendance, propre aux voyelles d’arrière, à une articulation avancée, et à la perte de l’arrondissement (voir plus haut).
La voyelle moyenne d’arrière ne se rencontre brève que comme abrègement d’un o꞉ prétonique ou dans quelques proclitiques dont la voyelle pleine serait ɔ ou ᴜ ; dans ce dernier cas on a o concurremment à ə.
os ɑ꞉rdʹ (ós áird) « tout haut » ; o hᴜɛgʹ (o thuaidh) « vers le nord » ; χo mah (chomh maith) « aussi bien » ; morɑ̃꞉n (morán) « beaucoup » ; kʲoχɑ̃꞉n (ceochán) « enrouement » ; mo (mo) « mon » ; do (do) « ton » ; go (go) « que » ; bo (budh) « serait ».
Voyelle d’arrière arrondie, tendue, de hauteur variable presque basse chez les sujets âgés, moyenne mais large chez les sujets plus jeunes. Il se peut qu’il y ait là un caractère local, l’o꞉ paraissant plus généralement moyen et ouvert dans les paroisses au nord de Dunquin qu’à Dunquin même et au sud-est de Dunquin ; il est cependant difficile de rien affirmer, en l’absence d’une enquête systématique.
o꞉ se rencontre en toutes positions ; après ou devant consonne palatale, o꞉ est précédé ou suivi des glides j, ou i, s’il y a lieu.
bᴜso꞉g (busóg) « petite vague » ; bᴜno꞉k (bunóc) « bébé ».
bo꞉ (bó) « vache » ; bʲo꞉ (beó) « vivant » ; kʲo꞉l (ceól) « musi-