Forme désarrondie de ᴜ ; il s’agit d’une voyelle d’arrière, mais légèrement avancée par opposition à ᴜ, haute, large, tendue, et non arrondie. Devant χ, λ a tendance à s’ouvrir davantage, et à s’abaisser, de façon à se rapprocher de ʌ.
λ se trouve soit après consonne palatale (auquel cas l’on a un glide j) ou à l’initiale devant consonne vélaire, soit après consonne vélaire devant h.
Dans le premier cas, on peut avoir ï, sans que la répartition entre λ (usuel) et ï apparaisse clairement (cf. § 150).
Dans le dernier cas il peut y avoir flottement entre ᴜ et ö.
gʲλbg̤ʹαb (giubgeab) « bavardage, jacassement » ; kʲλtə (ciota) « chope » ; kʲλkə (ciuca) « lequel des deux » ; dʲλks (diucs) dans des jurons : hɑnəm ɩnʹ dʲλks (th’ anam ó’n diucs) « le diable t’emporte » ; fʲλlər (fiolar) « aigle » ; flʲλχ (fliuch) « humide » ; gʲλks (giucs) « un mot, une syllabe » ; gʲλlə (giolla) « groom, garçon de ferme » ; glʲλgɩrʹɩ (gliogaire) « vantard, fumiste » ; pʲλk (piuc) « une petite quantité, rien du tout » ; pʲλbər (piobar) « poivre » ; ʃλk et ʃʲλk (siuc) « gel » ; ʃλpə (siopa) « boutique », sə tʲλpə (insan tsiopa) « dans la boutique » ; sb̬ʹrʹλk (spriuc) « pierre levée ».
A l’initiale : λməl (imeall) « bordure » λnəs, ɩ nʲλnəs, λmərkə, λməd alternant avec ᴜ, cf. § 110.
Pour flottement entre ï et λ, cf. § 150.
§ 171. Devant h : brλh (bruth) « éruption » ; gλh (guth) « voix » ; grλh (gruth) « caillot » ; srλh (sruth) « flot » ; rλh (rith) « courir ».
Pour flottement entre λ et ö, voir § 160.
Certains sujets présentent λ pour ᴜ devant χ dans lλχ (luch) « souris » et mλχ (moch) « de bonne heure ».
§ 172. Il existe dans le parler plusieurs sons o, mal définis par rapport les uns aux autres, et d’une répartition souvent flottante. Pas plus pour les voyelles d’arrière que pour les voyelles d’avant (cf. § 140) il n’existe en effet une échelle régulière des hauteurs moyennes ou basses. Aux voyelles hautes d’une part, ultra-basses