peut comparer à l’e danois, son beaucoup plus étroit et plus fermé que l’e꞉ qu’on a dans le parler. Le deuxième élément est un ə bas et ouvert, de timbre assez obscur quoique tendant vers a. Chez les sujets plus jeunes le premier élément est un son ì꞉, intermédiaire entre i꞉ et e꞉, le deuxième élément a un timbre ouvert a, très clair et qui se différencie fortement du ə qu’on a par exemple dans iꞏə. Il semble que d’une génération à l’autre il y ait eu différenciation.
Il faut aussi tenir compte du fait que e꞉ə, conservé dans les récits traditionnels et les prières, est considéré comme plus relevé que ì꞉a. J’ai entendu un conteur se reprendre, quand il laissait échapper ì꞉a (seule forme de cette diphtongue qu’il employât dans la conversation), pour substituer e꞉ɐ.
ì꞉a (e꞉ɐ) se trouve après consonne palatale ou à l’initiale, devant consonne vélaire :
bʹì꞉al (béal) « bouche » ; bʹì꞉as (béas) « coutume » ; kʹì꞉ad (céad) « cent » ; fʹì꞉ar (féar) « herbe » ; fʹì꞉aso꞉g (féasóg) « moustache » ; gʹi꞉ag (géag) « bras » ; ì꞉ad (éad) « jalousie » ; ì꞉asg̬ (éasc) « nœud, défaut du bois » ; ì꞉adᵊrəm (éadrom) « léger » ; lʹì꞉an (léan) « regret » ; mʹì꞉arnɑ꞉ⁱlʹ (méarnáil) « tâtonner » ; pʹlʹì꞉asg̬ə (pléascadh) « exploser » ; sg̬ʹì꞉al (scéal) « histoire » ; sg̬ʹì꞉an (scéan) « terreur » ; tʹrʹì꞉an (tréan) « violent ».
Aussi, quoique orthographiées différemment : mʹì꞉as (mias) « plat » ; mʹì꞉an (mian) « volonté, désir » et mʹì꞉anəχ (mianach) « tempérament, caractère ».
Un exemple unique de cette diphtongue est fourni par vʹᴇəχ (bheach) « (il) serait ».
Le premier élément de cette diphtongue, comme de celles qui suivent, peut être demi-long ou bref, comme dans le cas des diphtongues commençant par iꞏ, ɪꞏ (q. v.).
ᴜꞏə ne peut se trouver en contact qu’avec des consonnes vélaires.