se classe comme un dialecte novateur (cf. Sommerfelt, Munster V. and Cons., § 175 sq.).
Par ailleurs, aucune influence venue du dehors ne semble, pour le moment, menacer sérieusement ce système. Retranché à l’extrémité d’une péninsule, le parler de Corcoguiney est soustrait à l’influence des autres dialectes irlandais : si quelques mots présentent des diphtongues qui s’expliquent mal dans le parler (tʹëinʹ, § 197, sailʹʃʲu:, § 195) il ne s’agit là que de faits isolés, dus dans certains cas à des influences littéraires (des chanteurs conservent dans des romances e. g. kailʹtʹɩ (coillte) « forêts », pour kʷɪ:lʹtʹɩ qui est la forme de leur dialecte, mais ne peut être introduite sans fausser le vers), et relativement insignifiants. Une influence extérieure plus considérable et plus dangereuse est celle de l’anglais. Maintenant que tous sont plus ou moins familiarisés au moins par l’école avec les sons de l’anglais, il arrive que les mots empruntés ne soient pas adaptés et introduisent avec eux dans le parler des phonèmes qui lui étaient étrangers, comme dans le cas tʹʃ, dž (§ 91). Il ne faut pas cependant attacher trop d’importance à des faits peu nombreux et rigoureusement limités aux mots d’emprunt. Si l’influence anglaise menace l’intégrité du parler, ce n’est certes pas dans le domaine phonétique que les effets en sont le plus à redouter.