Aller au contenu

Page:Phonétique d'un parler irlandais de Kerry.pdf/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
Conclusion

se classe comme un dialecte novateur (cf. Sommer­felt, Munster V. and Cons., § 175 sq.).

Par ailleurs, aucune influence venue du dehors ne semble, pour le moment, menacer sérieuse­ment ce système. Retranché à l’extrémité d’une péninsule, le parler de Corco­guiney est soustrait à l’influence des autres dialectes irlandais : si quelques mots présen­tent des diph­tongues qui s’expli­quent mal dans le parler (tʹëinʹ, § 197, sailʹʃʲu:, § 195) il ne s’agit là que de faits isolés, dus dans certains cas à des influ­ences litté­raires (des chanteurs conser­vent dans des romances e. g. kailʹtʹɩ (coillte) « forêts », pour kʷɪ:lʹtʹɩ qui est la forme de leur dialecte, mais ne peut être intro­duite sans fausser le vers), et relative­ment insigni­fiants. Une influence exté­rieure plus consi­dérable et plus dange­reuse est celle de l’anglais. Main­tenant que tous sont plus ou moins famili­arisés au moins par l’école avec les sons de l’anglais, il arrive que les mots empruntés ne soient pas adaptés et intro­duisent avec eux dans le parler des phonèmes qui lui étaient étrangers, comme dans le cas tʹʃ, (§ 91). Il ne faut pas cependant attacher trop d’impor­tance à des faits peu nombreux et rigou­reuse­ment limités aux mots d’emprunt. Si l’influence anglaise menace l’intégrité du parler, ce n’est certes pas dans le domaine phoné­tique que les effets en sont le plus à redouter.