Rapports des consonnes et des voyelles
§ 92. La voyelle est unie à la consonne qui la suit par jonction étroite (fester Anschluss), quelles que soient par ailleurs les conditions d’accentuation, de quantité ou de syllabation.
§ 93. L’opposition qui domine le système consonantique du parler, celle des vélaires et des palatales, domine également les rapports des consonnes et des voyelles, et se trouve réfléchie dans le système vocalique. Là réside sans doute la principale originalité de ce parler au point de vue phonétique.
En effet, dans les langues où les caractères de sonorité, d’ouverture, etc., déterminent les principales oppositions caractéristiques du consonantisme (opposition entre sourdes et sonores, entre occlusives et spirantes), ces oppositions ne sauraient se retrouver dans le vocalisme, qui reste ainsi largement indépendant du consonantisme : une voyelle, étant par définition un phonème sonore et relativement ouvert, ne peut être affectée considérablement par le caractère sourd ou sonore, spirant ou occlusif, des consonnes voisines. Au contraire la nasalité, par exemple, est un caractère qui peut être commun aux voyelles et aux consonnes : aussi la nasalisation est-elle une des formes les plus fréquentes dans les diverses langues de l’influence exercée par les consonnes sur les voyelles environnantes.
De même, les caractères palatale et vélaire, définis par une position linguale avancée ou rétractée, jointe au soulèvement de la partie antérieure ou postérieure du dos de la langue, sont-ils communs aux voyelles et aux consonnes. La rencontre d’une voyelle