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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/126

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méditation VI

en firent à leurs confrères de France. Les divers ambassadeurs d’Espagne contribuèrent aussi à le mettre en vogue, et au commencement de la Régence il était plus universellement en usage que le café, parce qu’alors on le prenait comme un aliment agréable, tandis que le café ne passait encore que comme une boisson de luxe et de curiosité.

On sait que Linnée appelle le cacao cacao theobroma (boisson des dieux). On a cherché une cause à cette qualification emphatique : les uns l’attribuent à ce que ce savant aimait passionnément le chocolat ; les autres à l’envie qu’il avait de plaire à son confesseur ; d’autres enfin à sa galanterie, en ce que c’est une reine qui en avait la première introduit l’usage. (Incertum).

propriétés du chocolat.

Le chocolat a donné lieu à de profondes dissertations dont le but était d’en déterminer la nature et les propriétés, et de le placer dans la catégorie des aliments chauds, froids ou tempérés ; et il faut avouer que ces doctes écrits ont peu servi à la manifestation de la vérité.

Mais avec le temps et l’expérience, ces deux grands maîtres, il est resté pour démontré que le chocolat préparé avec soin, est un aliment aussi salutaire qu’agréable ; qu’il est nourrissant, de facile digestion ; qu’il n’a pas pour la beauté les inconvénients qu’on reproche au café, dont il est au contraire le remède ; qu’il est très-convenable aux personnes qui se livrent à une grande contention d’esprit, aux travaux de la chaire ou du barreau, et surtout aux voyageurs ; qu’enfin il convient aux estomacs les plus faibles ; qu’on en a eu de bons effets dans les maladies chroniques, et qu’il de-