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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/128

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méditation VI

dames, qui assuraient qu’elles en mourraient ; elles s’en sont toujours trouvées à merveille, et n’ont pas manqué de glorifier le professeur.

Les personnes qui font usage de chocolat sont celles qui jouissent d’une santé plus constamment égale, et qui sont le moins sujettes à une foule de petits maux qui nuisent au bonheur de la vie ; leur embonpoint est aussi plus stationnaire : ce sont deux avantages que chacun peut vérifier dans sa société, et parmi ceux dont le régime est connu.

C’est ici le vrai lieu de parler des propriétés du chocolat à l’ambre, propriétés que j’ai vérifiées par un grand nombre d’expériences, et dont je suis fier d’offrir le résultat à mes lecteurs[1].

Or donc, que tout homme qui aura bu quelques traits de trop à la coupe de la volupté ; que tout homme qui aura passé à travailler une portion notable du temps qu’on doit passer à dormir ; que tout homme d’esprit qui se sentira temporairement devenu bête ; que tout homme qui trouvera l’air humide, le temps long et l’atmosphère difficile à porter ; que tout homme qui sera tourmenté d’une idée fixe qui lui ôtera la liberté de penser : que tous ceux-là, disons-nous, s’administrent un bon demi-litre de chocolat ambré, à raison de soixante à soixante-douze grains d’ambre par demi-kilogramme, et ils verront merveilles.

Dans ma manière particulière de spécifier les closes, je nomme le chocolat à l’ambre chocolat des affligés, parce que, dans chacun des divers états que j’ai désignés, on éprouve je ne sais quel sentiment qui leur est commun, et qui ressemble à l’affliction.

  1. Voyez aux Variétés.