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DES ALIMENTS.

difficultés pour faire de bon chocolat.

On fait en Espagne de fort bon chocolat ; mais on s’est dégoûté d’en faire venir parce que tous les préparateurs ne sont pas également habiles, et que, quand on l’a reçu mauvais, on est bien forcé de le consommer comme il est.

Les chocolats d’Italie conviennent peu aux Français : en général, le cacao est trop rôti ; ce qui rend le chocolat amer et peu nourrissant, parce qu’une partie de l’amande a passé à l’état de charbon.

Le chocolat étant devenu tout à fait usuel en France, tout le monde s’est avisé d’en faire ; mais peu sont arrivés à la perfection, parce que cette fabrication est bien loin d’être sans difficulté.

D’abord il faut connaître le bon cacao et vouloir en faire usage dans toute sa pureté ; car il n’est pas de caisse de premier choix qui n’ait ses infériorités, et un intérêt mal entendu laisse souvent passer des amandes avariées, que le désir de bien faire devrait faire rejeter. Le rôtissage du cacao est encore une opération délicate ; elle exige un certain tact presque voisin de l’inspiration. Il est des ouvriers qui le tiennent de la nature et qui ne se trompent jamais.

Il faut encore un talent particulier pour bien régler la quantité de sucre qui doit entrer dans la composition ; elle ne doit point être invariable et routinière, mais se déterminer en raison composée du degré d’arome de l’amande et de celui de torréfaction auquel on s’est arrêté.

La trituration et le mélange ne demandent pas moins de soins, en ce que c’est de leur perfection absolue que