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nement ceux qui l’entouraient l’invitaient-ils à boire, il prétendait qu’il irait bien jusqu’au soir : il voulait gagner la gageure, à quoi se mêlait sans doute un peu d’orgueil militaire qui l’empêchait de céder à la douleur.

Il se soutint ainsi jusqu’à sept heures ; mais à sept heures et demie il se trouva mal, tourna à la mort, et expira sans pouvoir goûter à ua verre de vin qu’on lui présentait.

Je fus instruit de tous ces détails dès le soir même par le sieur Schneider, honorable fifre de la compagnie des cent-suisses, chez lequel je logeais à Versailles.

causes de la soif.

50. — Diverses circonstances unies ou séparées peuvent contribuer à augmenter la soif. Nous allons en indiquer quelques-unes qui n’ont pas été sans influence sur nos usages.

La chaleur augmente la soif ; et de là le penchant qu’ont toujours eu les hommes à fixer leurs habitations sur le bord des fleuves.

Les travaux corporels augmentent la soif ; aussi les propriétaires qui emploient des ouvriers ne manquent. jamais de les fortifier par des boissons ; et de là le proverbe que le vin qu’on leur donne est toujours le mieux vendu.

La danse augmente la soif ; et de là le recueil des boissons corroborantes ou rafraîchissantes qui ont toujours accompagné les réunions dansantes.

La déclamation augmente là soif ; de là le verre d’eau que tous les lecteurs s’étudient à boire avec grâce, et qui se verra bientôt sur les bords de la chaire à côté du mouchoir blanc[1].

  1. Le chanoine Délestra, prédicateur fort agréable, ne manquait jamais d’avaler