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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/143

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Les jouissances génésiques augmentent la soif ; de là ces descriptions poétiques de Chypre, Amathonte, Guide et autres lieux habités par Vénus, où l’on ne manque jamais de trouver des ombrages frais et des ruisseaux qui serpentent, coulent et murmurent.

Les chants augmentent la soif ; et de là la réputation universelle qu’ont eue les musiciens d’être infatigables buveurs. Musicien moi-même, je m’élève contre ce préjugé, qui n’a plus maintenant ni sel ni vérité.

Les artistes qui circulent dans nos salons boivent avec autant de discrétion que de sagacité ; mais ce qu’ils ont perdu d’un côté, ils le regagnent de l’autre ; et s’ils ne sont plus ivrognes, ils sont gourmands jusqu’au troisième ciel, tellement qu’on assure qu’au Cercle d’harmonie transcendante, la célébration de la fête de sainte Cécile a duré quelquefois plus de vingt-quatre heures.

exemple.

51. — L’exposition à un courant d’air très-rapide est une cause très-active de l’augmentation de la soif, et je pense que l’observation suivante sera lue avec plaisir, surtout par les chasseurs.

On sait que les cailles se plaisent beaucoup dans les hautes montagnes, où la réussite de leur ponte est plus assurée, parce que la récolte s’y fait beaucoup plus tard.

Lorsqu’on moissonne le seigle, elles passent dans les orges et les avoines ; et quand on vient à faucher ces dernières, elles se retirent dans les parties où la maturité est moins avancée.

C’est alors le moment de les chasser, parce qu’on


    une noix confite, dans l’intervalle de temps qu’il laissait à ses auditeurs, entre chaque point de son discours, pour tousser, cracher et moucher.