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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/151

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prédite par le bon Jérôme Lalande envoya jadis à confesse.

D’après ce qui a été dit à cet égard, on est tout disposé à environner cette catastrophe de vengeances, d’anges exterminateurs, de trompettes, et autres accessoires non moins terribles.

Hélas ! il ne faut pas tant de fracas pour nous détruire, nous ne valons pas tant de pompes : et si la volonté du Seigneur est telle, il peut changer la surface du globe sans y mettre tant d’appareil.

Supposons, par exemple, qu’un de ces astres errants, dont personne ne connaît ni la route ni la mission, et dont l’apparition a toujours été accompagnée d’une terreur traditionnelle ; supposons, dis-je, qu’une comète passe assez près du soleil pour se charger d’un calorique surabondant, et nous approche assez pour causer sur la terre six mois d’un état général de 60 degrés de Réaumur (une fois plus chaud que celui de la comète de 1811).

À la fin de cette saison funérale, tout ce qui vit ou végète aura péri, tous les bruits auront cessé ; la terre roulera silencieuse jusqu’à ce que d’autres circonstances aient développé d’autres germes ; et cependant la cause de ce désastre sera restée perdue dans les vastes champs de l’air et ne nous aura pas seulement approchés de plusieurs millions de lieues.

Cet événement, tout aussi possible qu’un autre, m’a toujours paru un beau sujet de rêverie, et je n’ai pas hésité un moment de m’y arrêter.

Il est curieux de suivre, par l’esprit, cette chaleur ascensionnelle, d’en prévoir les effets, le développement, l’action, et de se demander :

Quid pendant le premier jour, pendant le second, et ainsi de suite jusqu’au dernier ?