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mêlé à la circulation, l’individu en est averti par une augmentation de force vitale et par une conviction intime que ses pertes sont réparées.

La digestion des liquides est bien moins compliquée que celle des aliments solides, et peut s’exposer en peu de mots.

La partie alimentaire qui se trouve suspendue se sépare, se joint au chyle, et en subit toutes les vicissitudes.

La partie purement liquide est absorbée par les suçoirs de l’estomac et jetée dans la circulation : de là elle est portée par les artères émulgentes vers les reins, qui la firent et l’élaborent, et, au moyen des uretères[1], la font parvenir dans la vessie sous la forme d’urine.

Arrivée à ce dernier récipient, et quoique également retenue par un sphincter, l’urine y réside peu ; son action excitante fait naître le besoin : et bientôt une constriction volontaire la rend à la lumière et la fait jaillir par les canaux d’irrigation que tout le monde connaît et qu’on est convenu de ne jamais nommer.

La digestion dure plus ou moins de temps, suivant la disposition particulière des individus. Cependant on peut lui donner un terme moyen de sept heures, savoir : un peu plus de trois heures pour l’estomac, et le surplus pour le trajet jusqu’au rectum.

Au moyen de cet exposé, que j’ai extrait des meilleurs auteurs, et que j’ai convenablement dégagé des aridités anatomiques et des abstractions de la science, mes lecteurs pourront désormais assez bien juger de l’endroit où doit se trouver le dernier repas qu’ils au-

  1. Ces uretères sont deux conduits de la grosseur d’un tuyau de plume à écrire, qui partent de chacun des reins, et aboutissent au col postérieur de la vessie.