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Moi, après avoir regardé la jeune personne. — Ce régime vous profite à merveille ; mademoiselle votre fille est une très-belle personne, armée de toutes pièces.

L’obèse. — Eh bien, croiriez-vous que ses compagnes lui disent quelquefois qu’elle est trop grasse ?

Moi. — C’est peut-être par envie…

L’obèse. — Cela pourrait bien être. Au surplus, je la marie, et le premier enfant arrangera tout cela.

C’est par des discours semblables que j’éclaircissais une théorie dont j’avais pris les éléments hors de l’espèce humaine ; savoir, que la corpulence graisseuse a toujours pour principale cause une diète trop chargée d’éléments féculents et farineux, et que je m’assurais que le même régime est toujours suivi du même effet.

Effectivement, les animaux carnivores ne s’engraissent jamais (voyez les loups, les chacals, les oiseaux de proie, le corbeau, etc.).

Les herbivores s’engraissent peu, du moins tant que l’âge ne les a pas réduits au repos ; et au contraire ils s’engraissent vite et en tout temps, aussitôt qu’on leur a fait manger des pommes de terre, des grains et des farines de toute espèce.

L’obésité ne se trouve jamais ni chez les sauvages, ni dans les classes de la société où on travaille pour manger et où on ne mange que pour vivre.

causes de l’obésité.

100. — D’après les observations qui précèdent, et dont chacun peut vérifier l’exactitude, il est facile d’assigner les principales causes de l’obésité.

La première est la disposition naturelle de l’individu. Presque tous les hommes naissent avec certaines prédispositions dont leur physionomie porte l’empreinte,