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brassé, de nos manies, de nos plaisirs, qui secondent et activent celles que je viens d’indiquer.

Je lègue tout cela au successeur que j’ai planté en commençant ce chapitre, et me contente de préliber, ce qui est le droit du premier venu en toute matière.

Il y a longtemps que l’intempérance a fixé les regards des observateurs. Les philosophes ont vanté la tempérance, les princes ont fait des lois somptuaires, la religion a moralisé la gourmandise ; hélas ! on n’en a pas mangé une bouchée de moins, et l’art de trop manger devient chaque jour plus florissant.

Je serai peut-être plus heureux en prenant une route nouvelle, j’exposerai les inconvénients physiques de l’obésité ; le soin de soi-même (self-preservation) sera peut-être plus influent que la morale, plus persuasif que les sermons, plus puissant que les lois, et je crois le beau sexe tout disposé à ouvrir les yeux à la lumière.

inconvénients de l’obésité.

104. — L’obésité a une influence fâcheuse sur les deux sexes en ce qu’elle nuit à la force et à la beauté.

Elle nuit à la force, parce qu’en augmentant le poids de la masse à mouvoir, elle n’augmente pas la puissance motrice ; elle y nuit encore en gênant la respiration, ce qui rend impossible tout travail qui exige un emploi prolongé de la force musculaire.

L’obésité nuit à la beauté en détruisant l’harmonie de proportion primitivement établie ; parce que toutes les parties ne grossissent pas d’une manière égale.

Elle y nuit encore en remplissant des cavités que la nature avait destinées à faire ombre : aussi, rien n’est si commun que de rencontrer des physionomies jadis