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qui ont l’estomac mauvais, elle a pour effet non l’obésité, mais l’indigestion.

anecdote.

103. — Nous en avons eu sous les yeux un exemple que la moitié de Paris a pu connaître.

M. Lang avait une des maisons les plus brillantes de cette ville ; sa table surtout était excellente, mais son estomac était aussi mauvais que sa gourmandise était grande. Il faisait parfaitement les honneurs, et mangeait surtout avec un courage digne d’un meilleur sort.

Tout se passait bien jusqu’au café inclusivement ; mais bientôt l’estomac se refusait au travail qu’on lui avait imposé, les douleurs commençaient, et le malheureux gastronome était obligé de se jeter sur un canapé, où il restait jusqu’au lendemain à expier dans de longues angoisses le court plaisir qu’il avait goûté.

Ce qu’il y a de très-remarquable, c’est qu’il ne s’est jamais corrigé ; tant qu’il a vécu, il s’est soumis à cette étrange alternative, et les souffrances de la veille n’ont jamais influé sur le repas du lendemain.

Chez les individus qui ont l’estomac actif, l’excès de nutrition agit comme dans l’article précédent. Tout est digéré, et ce qui n’est pas nécessaire pour la réparation du corps se fixe et se tourne en graisse.

Chez les autres, il y a indigestion perpétuelle : les aliments défilent sans faire profit, et ceux qui n’en connaissent pas la cause s’étonnent que tant de bonnes choses ne produisent pas un meilleur résultat.

On doit bien s’apercevoir que je n’épuise pas minutieusement la matière ; car il est une foule de causes secondaires qui naissent de nos habitudes, de l’état em-