« Après dîner, je vous ordonne le café, vous permets la liqueur, et vous conseille le thé et le punch dans l’occasion.
« Au déjeuner, le pain de seigle de rigueur, le chocolat plutôt que le café. Cependant je permets le café au lait un peu fort : point d’œufs, tout le reste à volonté. Mais on ne saurait déjeuner de trop bonne heure. Quand on déjeune tard, le dîner vient avant que la digestion soit faite ; on n’en mange pas moins ; et cette mangerie sans appétit est une cause de l’obésité très-active, parce qu’elle a lieu souvent. »
108. — Jusqu’ici je vous ai tracé, en père tendre et un peu complaisant, les limites d’un régime qui repousse l’obésité qui vous menace : ajoutons-y encore quelques préceptes contre celle qui vous a atteints.
Buvez, chaque été, trente bouteilles d’eau de Seltz, un très-grand verre le matin, deux avant le déjeuner, et autant en vous couchant. Ayez à l’ordinaire des vins blancs, légers et acidulés, comme ceux d’Anjou. Fuyez la bière comme la peste, demandez souvent des radis, des artichauts à la poivrade, des asperges, du céleri, des cardons. Parmi les viandes, préférez le veau et la volaille ; du pain, ne mangez que la croûte ; dans le cas douteux, laissez-vous guider par un docteur qui adopte mes principes ; et quel que soit le moment où vous aurez commencé à les suivre, vous serez avant peu frais, jolis, lestes, bien portants et propres à tout.
Après vous avoir ainsi placés sur votre terrain, je dois aussi vous en montrer les écueils, de peur que, emportés par un zèle obésifuge, vous n’outrepassiez le but.