MÉDITATION XXIII
DE LA MAIGREUR
112. — La maigreur est l’état d’un individu dont la chair musculaire, n’étant pas renflée par la graisse, laisse apercevoir les formes et les angles de la charpente osseuse.
Il y a deux sortes de maigreur : la première est celle qui, étant le résultat de la disposition primitive du corps, est accompagnée de la santé et de l’exercice complet de toutes les fonctions organiques ; la seconde est celle qui, ayant pour cause la faiblesse de certains organes ou l’action défectueuse de quelques autres, donne à celui qui en est atteint une apparence misérable et chétive. J’ai connu une jeune femme de taille moyenne qui ne pesait que soixante-cinq livres.
113. — La maigreur n’est pas un grand désavantage pour les hommes : ils n’en ont pas moins de vigueur et sont beaucoup plus dispos. Le père de la jeune dame dont je viens de faire mention, quoique tout aussi maigre qu’elle, était assez fort pour prendre avec les