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gués dont ils recevaient la visite ; car ordinairement les soins de la cuisine étaient abandonnés aux esclaves et aux femmes : c’est ce qu’Homère nous apprend encore en s’occupant, dans l’Odyssée, des repas des poursuivants.

On regardait alors les entrailles des animaux farcies de sang et de graisse comme un mets très-distingué (c’était du boudin).

À cette époque, et sans doute longtemps auparavant, la poésie et la musique s’étaient associées aux délices des repas. Des chantres vénérés célébraient les merveilles de la nature, les amours des dieux et les hauts faits des guerriers ; ils exerçaient une espèce de sacerdoce, et il est probable que le divin Homère lui-même était issu de quelques-uns de ces hommes favorisés du ciel ; il ne se fût point élevé si haut si ses études poétiques n’avaient pas commencé dès son enfance.

Madame Dacier remarque qu’Homère ne parle de viande bouillie en aucun endroit de ses ouvrages. Les Hébreux étaient plus avancés, à cause du séjour qu’ils avaient fait en Égypte ; ils avaient des vaisseaux qui allaient sur le feu ; et c’est dans un vase pareil que fut faite la soupe que Jacob vendit si cher à son frère Ésaü.

Il est véritablement difficile de deviner comment l’homme est parvenu à travailler les métaux ; ce fut, dit-on, Tabal-Caïn qui s’en occupa le premier.

Dans l’état actuel de nos connaissances, des métaux nous servent à traiter d’autres métaux ; nous les assujettissons avec des pinces en fer, nous les forgeons avec des marteaux de fer ; nous les taillons avec des limes d’acier ; mais je n’ai encore trouvé personne qui ait pu m’expliquer comment fut faite la première pince et forgé le premier marteau.