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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/377

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des effets de la tempête, et conséquemment digne à plus d’un titre de la nomination en toutes lettres.

X
DIVERS MAGISTÈRES RESTAURANTS
par le professeur,
Improvisés pour le cas de la Méditation XXV.
a

Prenez six gros oignons, trois racines de carottes, une poignée de persil ; hachez le tout et le jetez dans une casserole, où vous le ferez chauffer et roussir au moyen d’un morceau de bon beurre frais.

Quand ce mélange est bien à point, jetez-y six onces de sucre candi, vingt grains d’ambre pilé, avec une croûte de pain grillée et trois bouteilles d’eau, que vous ferez bouillir pendant trois quarts d’heure, en y ajoutant de nouvelle eau pour compenser la perte qui se fait par l’ébullition, de manière qu’il y ait toujours trois bouteilles de liquide.

Pendant que ces choses se passent, tuez, plumez et videz un vieux coq, que vous pilerez chair et os dans un mortier, avec le pilon de fer ; hachez également deux livres de chair de bœuf bien choisie.

Cela fait, on mêle ensemble ces deux chairs, auxquelles on ajoute suffisante quantité de sel et de poivre.

On les met dans une casserole, sur un feu bien vif, de manière à se pénétrer de calorique, et on y jette de temps en temps un peu de beurre frais, afin de pouvoir bien sauter ce mélange sans qu’il s’attache.

Quand on voit qu’il a roussi, c’est-à-dire que l’osmazôme est rissolée, on passe le bouillon qui est dans la