titre ou la qualification sous laquelle ils déguisent leur emploi à la préparation des aliments.
La gastronomie tient :
À l’histoire naturelle, par la classification qu’elle fait des substances alimentaires ;
À la physique, par l’examen de leurs compositions et de leurs qualités ;
À la chimie, par les diverses analyses et décompositions qu’elle leur fait subir ;
À la cuisine, par l’art d’apprêter les mets et de les rendre agréables au goût ;
Au commerce, par la recherche des moyens d’acheter au meilleur marché possible ce qu’elle consomme, et de débiter le plus avantageusement ce qu’elle présente à vendre ;
Enfin, à l’économie politique, par les ressources qu’elle présente à l’impôt, et par les moyens d’échange qu’elle établit entre les nations.
La gastronomie régit la vie tout entière ; car les pleurs du nouveau-né appellent le sein de sa nourrice : et le mourant reçoit encore avec quelque plaisir la potion suprême, qu’hélas ! il ne doit plus digérer.
Elle s’occupe aussi de tous les états de la société ; car, si c’est elle qui dirige les banquets des rois rassemblés, c’est encore elle qui a calculé le nombre de minutes d’ébullition qui est nécessaire pour qu’un œuf soit cuit à point.
Le sujet matériel de la gastronomie est tout ce qui peut être mangé ; son but direct, la conservation des individus ; et ses moyens d’exécution, la culture qui produit, le commerce qui échange, l’industrie qui prépare, et l’expérience qui invente les moyens de tout disposer pour le meilleur usage.