goût, si plaisamment analysée par Hoffman. Nous ne saurions mieux faire que de donner ici quelques échantillons de ce joli article, publié dans le Journal des Débats, en ce temps-là le plus littéraire des journaux :
« Accourez, aimables gourmands ; un savant universel va vous enseigner l’art de vivre……
« Venez écouter le professeur en gastronomie transcendante, et apprenez à bien dîner.
« Dîner est tout : le reste n’est qu’un trop long entr’acte d’une représentation toujours trop courte : dîner est le but des actions humaines……
« Mais avant de vous faire initier aux mystères de la gueule, consultez bien vos forces et vos dispositions naturelles ; examinez sans présomption quid valeat stomachus, quid ferre recuset. La nature vous a-t-elle donné ce goût exquis et sûr qui fait distinguer les moindres nuances entre les molécules sapides et les substances alibiles ? Les houppes nerveuses, les papilles, les suçoirs qui tapissent chez vous l’appareil dégustateur, sont-ils doués de cette sagacité élective qui fait éprouver un orgasme délicieux au contact le plus léger d’un condiment clas-