Aller au contenu

Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
72
méditation VI

5° Que dans les fermes de l’Amérique septentrionale, où il est fort commun, il provient, soit des œufs qu’on a pris et fait couver, soit des jeunes dindonneaux qu’on a surpris dans les bois et apprivoisés : ce qui fait qu’ils sont plus près de l’état de nature, et conservent davantage leur plumage primitif.

Et vaincu par ces preuves, je conserve aux bons Pères une double part de reconnaissance, car ils ont aussi importé le quinquina, qui se nomme en anglais jesuit’s bark (écorce des jésuites).

Les mêmes recherches m’ont appris que l’espèce du coq-d’Inde s’acclimate insensiblement en France avec le temps. Des observateurs éclairés m’ont appris que, vers le milieu du siècle précédent, sur vingt dindons éclos, dix à peine venaient à bien ; tandis que maintenant, toutes choses égales, sur vingt on en élève quinze. Les pluies d’orage leur sont surtout funestes. Les grosses gouttes de pluie, chassées par le vent, frappent sur leur tête tendre et mal abritée, et les font périr.

des dindonphiles.

36. — Le dindon est le plus gros, et, sinon le plus fin, du moins le plus savoureux de nos oiseaux domestiques.

Il jouit encore de l’avantage unique de réunir autour de soi toutes les classes de la société.

Quand les vignerons et les cultivateurs de nos campagnes veulent se régaler dans les longues soirées d’hiver, que voit-on rôtir au feu brillant de la cuisine où la table est mise ? un dindon.

Quand le fabricant utile, quand l’artiste laborieux rassemble quelques amis pour jouir d’un relâche d’autant plus doux qu’il est plus rare, quelle est la pièce