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Marie-Joseph de CHENIER,
Né, à Constantinople, en 1764 ;
Mort, à Paris, en 1811.

Nous aurons occasion de remarquer plusieurs autres tombes, qui portent des épitaphes aussi simples. Les grands hommes n’ont besoin que de leur nom, pour attirer, près du tombeau où repose leur cendre, le voyageur instruit qui connait leurs actions ou leurs ouvrages.


VII. A gauche du tombeau de Chénier, sous des arbres formant allée, est celui du Chantre des Jardins, le Virgile français. Ce tombeau de grande dimension, et construit en pierres solides, a un intérieur assez vaste. On y entre par une porte de bronze. Au-dessus de cette porte, exposée au midi, est gravée, sur la pierre, cette inscription qui dit tout :

JACQUES DELILLE.

La même inscription est répétée sur la façade septentrionale, et gravée en lettres d’or sur un marbre qui semble attendre une épitaphe digne du dernier poète français. Ce tombeau est entouré d’un jardin, le plus vaste et le mieux entretenu que nous ayons observé au cimetière du père La Chaise. Plusieurs espèces d’arbrisseaux et une foule de fleurs ornent et embellissent ce petit bosquet, consacré à la mémoire de celui dont la muse, aimable et ingénieuse, acélébré, en si beaux vers, et les charmes des jardins, et ceux de la campagne. Une grille, en fer, et fort élégante, entoure et ferme ce terrestre élysée, et des tilleuls, plants depuis long-temps, étendent leurs ombres protectrices sur ce dernier séjour du Chantre de la Nature.

Au moment où nous visitions ce monument, élevé par l’amour conjugal, à la mémoire du meilleur des hommes, des