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LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ

6.Dès le temps d’Arago et de Fresnel, la même question se posa pour les phénomènes lumineux. Il résulta de leurs expériences, et de celles des physiciens qui les ont suivis, que les lois de la réfraction et de la réflexion de la lumière ne se ressentent en rien du mouvement de translation de la Terre ; mais aucune contradiction n’apparut encore à ce sujet, avec les théories admises. Il n’en fut pas de même d’une expérience, aujourd’hui célèbre, imaginée en 1887 par le physicien américain Michelson, et trop souvent décrite pour que nous y revenions.

Si l’on admet que la loi habituelle de composition des vitesses de la cinématique s’applique aux phénomènes lumineux, une contradiction apparaît avec le résultat de l’expérience de Michelson, un déplacement de franges d’interférence prévu par la théorie classique ne se produisant pas. C’est en analysant cette expérience qu’Einstein fut conduit, en 1905, dans son premier Mémoire sur la relativité, à formuler l’hypothèse suivante : la vitesse de la lumière, pour un observateur placé dans un système animé d’un mouvement de translation rectiligne et uniforme, est une constante universelle , indépendante de l’état de mouvement du système. Avec ce postulat se trouvait expliqué le fait que l’expérience de Michelson ne décelait pas le mouvement de la Terre par rapport à l’éther regardé comme immobile, et l’on pouvait poser le principe de la relativité pour les phénomènes lumineux dans les mêmes conditions que pour les phénomènes mécaniques.