Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
182
SABBAT

vois-tu, à mon côté, et de caresser sa tête intelligente.

Ce que nous éprouvons, c’est notre seule vérité. Eh bien ! j’aspire à Dieu et je possède relativement Satan. Ne sont-ils qu’Un ? Sont-ils Deux ? Les catholiques ont admis la sainte Trinité, moi, j’admets sans m’imposer — que Dieu et le Diable m’en gardent ! — la rigueur d’une doctrine, j’admets — que dis-je ! — j’adore le saint Dualisme qui m’est révélé, et ceux qui le forment, dans l’harmonie fondamentale, Dieu et le Diable, me sont aussi précieux l’un que l’autre.

L’un s’abîme dans sa perfection, mais nous le réveillerons définitivement, un jour, nous, les chanteurs !

L’autre qui est toute agitation et toute folie, toute audace et toute imprudence, tout génie et toute curiosité, va, une fois, haranguer les filles de la pluie qui pleurent, vertes et grelottantes, sur les réservoirs célestes qu’elles alimentent en soupirant : « Eh ! Mesdames, ne vous plairait-il pas de vous rallier à mon panache rouge ? Allons rendre visite aux sacrés faunes du soleil dont la tignasse flambe, flambe et qui ne cessent pas de faire la ronde, l’azur au cul… »

Immédiatement, sécheresse sur la terre des hommes et dans d’autres planètes. Mais ne nous occupons que de la nôtre. Assez de travail comme ça !

Une autre fois, c’est quatre ou cinq Cyclopes démoniaques qu’il embauche : « Ouste !