Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/60

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la lâcheté prndence. Les partis divisés nagaère par un principe se rapprochent par nn même instinct de conser-Tation. Les chefs doutant les uns des autres, et bientôt doutant d’eux-mêmes, ne s*occupent plus qu’à assurer leur retraite, se ménageant une clientèle ou la protection de plus puissants qu’eux.

Le plus mécontent fut Jean Baussan, qui s’aperçut trop tard que son influence politique n’était qu’une conséquence de l’indépendance de la ville d’Arles. Il adressa en vain une requête au saînt-siége pour réclamer contrôles usurpations de Charles d’Anjou sur sa juridiction personnelle, tandisque Barrai des Baux rentrait dans sa seigneurie de Trinquetaille, qu’on avait d’abord fait semblant de lui conûsquer. L’archevêque eut encore des discussions, en 1 26 3, avec ses ouailles revenues au bercail, et les excommunia de nouveau pour refus de payer la dtme. Il mourut en 1267. Heureusement pour les traditions de l’église d’Arles, que ce prélat brouillon n’éleva pas des questions théologiques ; il eût compromis le dogme religieux. Son nom fait tache parmi ceux des archevêques d’Arles. Quant aux autres nobles et gentilshommes qui passèrent sous la bannière de Charles d’Anjou , les sanctions et les faveurs d’une cour durent facilement les consoler de l’indépendance nationale, et de l’importance relative qu’ils perdaient à n’être plus que l’élite ou l’aristocratie d’une ville descendue elle-même de son rang. Quelques-uns peut-être de ceux qui n’avaient sacriOé leur patrie qu’à un sincère amour de la paix n’allèrent pas briguer des faveurs à cette cour , où les scigueurs de la langue d’oil obtenaient les grands emplois plutôt que les seigneurs provençaux ; car nous voyons Romée de Villeneuve lui-même remplacé par l’Angevin Guillaume de l’Etendard , comme grand sénéchal