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Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/69

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58 ESSAI HISTORIQUE

s’en repentit, et osa le faire comprendre. Le duc se joignit à ses ennemis : on l’arrêta, on l’ciïTerma à Aix ; pnis, dans une crise subséquente, délivré par le duc comme le seul homme capable de rendre Finfluence à son parti, Biord fut assassiné au moment où il rentrait dans la ville. Les troubles continuèrent et le sang coula plus d’une fois, jusqu’à ce qu’enfin l^abjuration de Henri IV ôta à Arles comme aux autres villes catholiques tout prétexte de résistance. Henri IV y fut reconnu roi légitime, et déclara à son tour tous ies Arlésiens de bons et fidèles sujets. Le duc de Guise, gouverneur de Provence, se montra favorable aux anciens privilèges d’Arles, et, sous la régence de Marie de Médicis, les consuls, députés aux états généraux, introduisirent les doléances de la ville dans le cahier du tiers état ; le gouvernement y fit droit en partie. A la tôle des dèpulés de la Provence était Paul Hurault, archevêque d’Aix.

Descendant le Rhône jusqu’à Tarascon , Louis XIII fit, le 31 octobre 1622, une entrée solennelle dans la ville d’Arles, et reçut des hommages qui lui montrèrent jusqu’à quel point les enfants de la noblesse républicaine avaient adopté les idées monarchiques. Ceux d’entre eux qui haranguèrent Sa Majesté le firent à genoux, et les consuls les imitèrent ; ce que leurs aïeux n’eussent pas fait peut-être en s’adressant à l’empereur d’Allemagne. Un sieur Ferrier, avocat assesseur^, chargé de prononcer le discours, compara Louis XIII à Alexandre, et prétendit qu’il avait la foudre dans ses mains, sans aun y avait à cette date deux consuls nobles, un assesseur et deux consuls bourgeois : on supprima un des deux premiers en 1644. Plus tard, nous voyons encore un premier consul noble, le second avocat, et les deux autres bourgeois.