Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/104

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mander l’enfant innocent qu’à celui qui a eu pitié de la mère coupable. Vous serez son père aux yeux des hommes ; mais j’ai pensé qu’un jour peut-être le bonheur de ce fils qui me coûte si cher exigerait qu’il connût celui qui ne doit être son père qu’aux yeux de Dieu. Je livre donc ce secret à votre honneur. » Et quand je lui eus promis de ne faire usage de cette révélation que dans l’intérêt de son enfant, elle me nomma l’homme… Tu vas comprendre et mon émotion d’hier et cette explication de ce matin, quand tu sauras que tu étais sur le point d’enlever ta propre sœur ; cet homme est le comte de Beaujeu…… Voici maintenant ce que j’ai fait.

Armé de la lettre qui a passé de tes mains aux miennes, j’ai couru chez M. le comte de Beaujeu, et sans lui apprendre que je fusse informé ou non du passé, « Je suis venu, monsieur le comte, lui ai-je dit, pour vous avertir du danger que court votre fille d’épouser un jeune homme fort peu digne d’elle, sans doute, car il est de très bourgeoise maison et sera ruiné demain, tandis que votre ambition depuis la perte