Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/105

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de votre fils est de vous allier, par votre unique héritière, au gouverneur de la province ; mais vous savez que quoique tout le monde parle de cette alliance comme certaine, un caprice de jeune fille peut tout renverser en un quart d’heure, malgré la surveillance paternelle. Tenez, lisez cette lettre ; elle a été écrite à un fort mauvais sujet. Heureusement que ce mauvais sujet est mon fils, et quoique je lui aie donné l’insolent exemple d’épouser une Porcellet, je conçois très bien qu’une mésalliance ne soit pas du goût de tout le monde. Ainsi donc je viens vous proposer un compromis. Nous vous laisserons votre fille, et de peur de vous donner le moindre ombrage, mon fils partira sous deux jours pour Paris, d’où il ne reviendra qu’après le mariage de mademoiselle de Beaujeu ; mais, attendu que le jeune homme n’est pas sûr, en allant dans la capitale, d’y obtenir un régiment, comme votre cousin, le chevalier de Grille, et qu’il pourrait fort bien, en revenant, ne plus retrouver ici le bien paternel, que je suis sur le point de vendre pour la seconde fois, je crois juste